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Encore une démonstration que c'est bien dans l'épreuve que l'on reconnait ses amis.

Après quelques errances et épreuves diverses, nous retrouvons John et Zhaan seuls, en panne, à bord d'un module. Pendant que John essaie de réparer, Zhaan lui raconte son aventure sur la planète Litigara alors qu'elle le croyait disparu tout comme D'Argo et Aeryn après la destruction de la base Gammak.

Nous découvrons Moya sous un jour nouveau : celui de la mère inquiète pour sa progéniture et qui ne pense qu'à partir à sa recherche. A maintes reprises, Chiana, Rygel et Zhaan devront négocier pour qu'elle accepte de ne pas les abandonner, eux qui l'ont délivrée de sa captivité, qui ont pris soin d'elle, l'ont aidée à mettre au monde cet enfant qui lui échappe.

Pilote est pris entre deux feux ; on sent bien qu'après ses découvertes récentes sur sa présence à bord de Moya et le rôle des uns et des autres, il est un peu agacé par leurs exigences. Il aimerait sans doute pouvoir se consacrer entièrement à sa tâche de pilote sans trop se poser de questions. Il intercède toutefois auprès de Moya, ne pouvant se résoudre à abandonner ses amis.

Zhaan est perturbée au plus haut point par l'incident de la base Gammak. Elle se sent coupable et s'enferme dans une sorte de délire où elle communique avec ceux qu'elle croit disparus à tout jamais. Accusée de crime, enfermée, elle supporte très difficilement son incarcération et préfère plaider coupable plutôt que de risquer un emprisonnement à vie. Au fil des apparitions, elle fait cependant le point sur les évènements et sa part de responsabilité.

Le tandem Rygel/ Chiana fonctionne à merveille ; on en est très heureusement surpris même si ce n'est pas la première fois qu'on se dit que ces deux-là se ressemblent décidemment beaucoup. Ce qu'on découvre par contre, c'est le dévouement dont ils sont capables de faire preuve, même si celui-ci est, en partie, dicté par leur intérêt. Roués et fins observateurs, habiles manipulateurs et négociateurs, ils se tirent avec brio et à-propos des difficultés. Rygel se montre méthodique et rusé, Chiana véhémente et prête à tout pour sauver Zhaan, lui prouvant ainsi la profondeur de son attachement.

L'histoire qui nous est contée semble n'être que le prétexte à une critique d'une société procédurière à l'extrème. Des lois inventées pour justifier la présence massive d'avocats, voilà un concept original... mais sans doute pas aussi éloigné de la réalité qu'on pourrait le penser de prime abord. Encore une histoire d'oeuf et de poule ! Ainsi va l'univers.

Le constat final est que l'esprit de la Loi ne tient souvent que dans un seul petit précepte valable en toute occasion pourvu qu'on sache faire preuve de discernement ; tout le reste n'est que littérature.

La société litigarienne n'est pas très différente de la notre : quelques personnes ont le pouvoir et entendent le garder par tous les moyens, notamment en empêchant l'opposition de s'exprimer. Un grand classique ! On masque les attributs de la dictature sous un foisonnement de lois chargées de maintenir le peuple, les Utilités, dans un état de semi-servitude. On ajoute un certain décorum pour faire bonne mesure et impressionner les "innocents" au passage. Et si ça ne suffit pas, on menace, on kidnappe, on piège, on tue après avoir menti, trahi, corrompu.

On s'amuse franchement de la brillante démonstration de Rygel et Chiana. On applaudit presque quand le piège se referme sur les méchants. Mais dans le même temps, on déplore que Zhaan ne soit sauvée que grâce à un tour de passe-passe ingénieux. [1]

Conçu pour débuter la saison 2, cet épisode ne fut diffusé qu'ultérieurement, cette stratégie ayant été jugée trop innovante et risquée.
[1] Les familiers des séries télé savent que c'est monnaie courante dans certains pays où le brio des avocats l'emporte sur la culpabilité des accusés.