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Triste comme la pierre, Chiana s'enfonce dans un gouffre de détresse, prête à ne plus rien entendre sinon le son de sa chute vers l'enfer.

Recueillie par un clan de jeunes drogués, encore plus perturbés qu'elle, elle se laisse sombrer. Volontairement. Eperdument. Crichton ne comprend pas, refuse de laisser tomber, refuse d'accepter que l'adrénaline reste le seul moyen d'affronter la vie, la mort, le reste. Aeryn plus posée, se contente d'être présente, solide comme un roc mais silencieuse. Pour les autres il est déjà trop tard ; il n'est pire sourd que celui qui ne veut entendre et les paroles de Crichton ricochètent sur les parois du gouffre qui les séparent. Chiana hésite mais pour accepter de continuer à vivre, elle doit d'abord se prouver à elle-même qu'elle peut mourir ou rebondir sur les ondes de son chant de mort.

Cet épisode défend la position des "vieux" (lire : "adultes") qui ne comprennent pas que la drogue, la transe et les sports extrêmes soient l'unique critère de qualité d'une vie. Que vivre en équilibre, à la limite de la mort soit la seule façon de se sentir vivant. Qui s'arrachent les cheveux et se crèvent le cœur à essayer d'aider ceux à qui ils tiennent, à les sortir du gouffre auquel ceux-ci s'agrippent désespérément. Tout ceux qui ont été confronté à ce problème (de ce côté du mur) se reconnaîtrons dans un des quatre comportements illustrés par Crichton et Aeryn :
-  Attendre que ça passe
-  Ne pas intervenir mais rester présent
-  Tenter une intervention de force
-  Essayer de communiquer en partageant les mêmes expériences.

Mais malgré ce besoin vital de protéger l'autre, lorsque Chiana s'élance dans le vide, nous sommes surpris par des sentiments ambigus. Bien que notre corps soit crispé, broyé par une angoisse insoutenable, nous hochons la tête, satisfaits. Car ce besoin ultime d'aller jusqu'au bout ne nous a jamais vraiment quitté et résonne encore au fond de nos souvenirs.