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Quelques commentaires cool ;


-  Crichton : "L'écoute, c'est pas mon fort !" (S'il le dit ! !)
-  Harvey : "Même moi ton attitude à l'auto désillusion arrive à m'étonner et pourtant je vis dans ta cervelle figée"
-  Crichton : "Et bande de Bachibouzouks"et puis à l'adresse de Sikozu : "La, pour comprendre, il faudra que tu lises Tintin"
-  En parlant d'Elack la Leviathan : : « C'est la Mère Theresa des Territoires Libres »
-  Sikozu, prévoyante : « Cet épisode ne m'empêchera pas de finir ma vie »

 

On remarque que :


-  Les Léviathan, comme les éléphants et les baleines de légende, ont aussi un Cimetière Sacré
-  Crichton est capable de noter ses équations non seulement en chiffres, lettres et divers signes physiques mais aussi avec des sigles inconnus [1]
-  Premiere apparition de Sikozu (Svala Shanti Sugaysi Shanu, de son petit nom) dans la série. C'est une Kalish, race qui a quelques caractéristiques appréciables : ils peuvent modifier leur centre de gravité (pratique pour marcher sur les cloisons), apprendre tous les langages rien qu'en écoutant (enfin s'ils ont la chance de tomber sur un individu cohérent), et s'ils sont amputés par accident, n'ont qu'à ramasser leur membre perdu, le replacer et attendre qu'il se recolle. Sikozu a aussi des capacités intellectuelles élevées, une connaissance scientifique impressionnante bien qu'académique (elle est spécialisée en Léviathan) et des cheveux rouges.

Le réalisateur emploie au moins trois techniques cinématographiques pour nous faciliter le suivi :
-  1 - Pour faire la différence entre Moya et Elack : la forme « ogive » revient très souvent dans l'image au lieu des formes plus « ovale renversé » de Moya


-  2 - Lors de la « chute assistée » les jeux de lumières et de contrastes forcent l'intensité. Et pour être certain que tout le monde comprend bien la dimension dramatique du moment : il ajoute des bruits d'orage dans le fond et flashe la caméra sur des morceaux de visage de Chiana plutôt que sur une image d'ensemble
-  3 - De plus l'épisode est en « boucle » dans le sens où il commence et se termine par des images théâtrales de Chrichton et 1812 écoutant Tchaïkovski à pleine puissance

 

Symbolique : 1812


Le nouveau drd préféré de Crichton : 1812

Clair et net : 1812 est le nom de l'œuvre qui retentit durant tout l'épisode. Plus exactement il s'agit de « l'ouverture 1812 » de Tchaïkovski [2]. Mais aux Etats-Unis « l'ouverture 1812 » a une signification supplémentaire qui n'est en rien liée à sa conception mais bien à une tradition : elle est jouée depuis des années lors de concerts donnés les « 4 juillet » [3] et est donc dans l'inconscient américain liée au concept d'indépendance et de nationalité. Pour renforcer ce concept, Crichton a peint son drd en bleu, blanc, rouge qui sont les couleurs du drapeau américain.

Si on cherche plus loin :

-  Toujours dans le nationalisme : 1812 est une date clef dans l'Histoire des USA. En 1812 il y eu ce qu'on appelle « la guerre de 1812 » ou la guerre oubliée des Etats-Unis. Une guerre [4] qui se termina par un statu quo mais confirma pour la première fois l'Indépendance des Etats-Unis.

-  Pour les fanas de comparaison biblique l'une d'entre-elles pourrait être interprétable : Ancien Testament : Psaumes chapitre 18 : (18 :12) "Il faisait des ténèbres sa retraite, sa tente autour de lui, Il était enveloppé des eaux obscures et de sombres nuages." En tirant un rien : on pourrait interpréter « les ténèbres » comme la douce folie de son esprit, les eaux obscures comme le liquide dans lequel il tombe et les sombres nuages par les volutes de fumée qui s'échappe d'Elack

-  Mais mon interprétation favorite reste celle-ci : Si on convertit 1812 en lettre ça donne : AHAB. Or dans la littérature le Capitaine Ahab (ou Achab) symbolise mieux que tout autre personnage la folie obsessionnelle. La culture américaine (Cinéma, livre et séries) a recours à ce personnage de « Moby Dick » [5] chaque fois qu'une obsession peut courir à la perte de son auteur. Or c'est bien ce que Rygel reproche à Crichton dans ce même épisode. De plus, on considère généralement que dans « Moby Dick » la chasse à la baleine représente une métaphore de la quête de la connaissance (ici représentée par la formule des vortex) et que malgré son héroïsme Achab est damné (j'irais pas jusque là pour Crichton quoique…). Tout ça bien entendu avant même de parler du parallèle entre les baleines et certains vaisseaux vivants….

 

Symbolique bis : le déséquilibre visuel : Chiana


Chiana développe un don de clairvoyance, mais chaque fois qu'il se manifeste elle perd ses capacités visuelles pour un temps. Le don de clairvoyance intervient fréquemment dans les séries télévisées mais jamais aussi intelligemment que dans Farscape. Ici on revient au mythe ancien : ce qui se gagne « anormalement » d'un coté se perd de l'autre. Plus Chiana voit loin (ou précisément) plus elle s'enfonce dans la cécité ; signe que l'équilibre est rompu. Elle peut utiliser ce don mais le prix en est élevé. On retrouve ce concept fréquemment dans la littérature ancienne où toute connaissance « qui ne devrait pas être atteinte » est souvent payée par la cécité : comme s'il s'agissait d'une espèce d'équilibre avec d'un côté la clairvoyance (ou la connaissance totale) et de l'autre l'aveuglement (ou l'ignorance totale). On note également cette inversion visuelle dans la couleur des pupilles de Chiana : lorsqu'elle voit : noires, lorsqu'elle est aveugle : blanches. [6]

 

Symbolique ter : les cheveux : un grand classique farscapien


Ah ! les cheveux de nos héros :

- Crichton se retrouve isolé de ses potes et le voici à nouveau barbu - chevelu voir complètement hirsute (cette fois il frôle la folie ; il fallait bien amplifier un peu). Pour rappel la dernière fois qu'il s'était retrouvé isolé des siens il avait aussi abandonné la coupe courte [7]. Cette fois cependant la métamorphose est précise. Dés qu'il se coupe les cheveux et se rase la barbe il redevient lui-même.
-  Chiana est désespérée elle aussi : sa coupe d'ordinaire si parfaitement aérienne se retrouve terne et lourde
-  Même Rygel fait la guerre à Gilette, c'est tout dire
-  Sikozu a les cheveux rouges vifs (comme Jool) et nous montre dés le premier épisode ses deux coiffures favorites (à l'hérisson ou en toison sauvage)

Qu'on se le dise les cheveux et la barbe en bataille c'est un signe de désarroi certain chez nos amis scapers. Si vous voulez avoir l'air sûr de vous, allez vite refaire votre brushing !

 

Clins d'œil :


-  Chiana gagne le combat avec Sikozu bien que celle--ci ait l'avantage de la gravité. Mais c'était sans compter sur le côté « combat des rues » de Chiana.
-  Lors de l'explosion, Crichton, qui a toujours l'air complètement déconnecté de la réalité, ne se met à bouger que pour sauver 1812. Quel héros.
-  Le dernière inscription visible de Crichton sur la paroi commence par : A+C (comme c'est romantique)

 

Ca vaut le détour... :


-  Le « déhanché » de Crichton : A voir et revoir sans modération : Après ça on ne s'étonne plus que la bêbête veuille le croquer.
-  L'interprétation de Chiana, complètement désemparée devant l'évolution imprévue de son « don »
-  Le jeu de lumière mis en scène lors de la « chute assistée » de Crichton
-  Crichton en cinglé musical, juste parce que ça donne envie de se laisser aller

 

Peu probable :


-  « Parlez normalement : phrases : sujet, verbe » réclame Sikoku à Crichton. De façon à ce qu'elle puisse apprendre facilement la langue. Assez étonnant vu que d'innombrables langues sur la Terre ne commencent pas leurs phrases dans cet ordre : sujet verbe, mais inversement ou de bien d'autres manières. Il serait étonnant que l'anglais soit un modèle grammatical dans la majorité des langues des Territoires Libres
-  Sikozu, tellement intelligente, tend sa main « tout juste recollée » à Chiana pour la rattraper ? ? Y a des neurones en vacances ! !
-  Mais que fait un Gremlin géant dans cette histoire ? ?

 [8]

[1] à remarquer sur les « meubles »

[2] Peter Ilyich Tchaikovsky (1840 - 1893), compositeur : Lac des cygnes, Casses-noisettes, et bien d'autres. 1812, aussi nommée « l'ouverture solennelle 1812 », fut composé en 1880 pour célébrer l'Indépendance de la Russie

[3] jour de l'indépendance des USA

[4] avec le Canada, encore sous le régime britannique, qui ne dura que deux ans et

[5] écrit en 1851 par Hermann Melville, écrivain américain 1819-1819

[6] D'autres exemples en littératures : Œdipe, dans la tragédie de Sophocle (Sophocle, poète grec, 496 à 406 av J-C), qui paie sévèrement un savoir maudit ou dans celle de Melville où Achab est aveuglé avant d'être blessé et tué

[7] Farscape 1x14, Jeremiah Crichton

[8] merci à Adafairy pour son betareading