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4.07 - JEU DE RÔLE
Revue
4

29 mai 2008

par Crais_Addict

Voilà un épisode à la fois délirant et angoissant où s'opposent scènes de jeu colorées à la manière de Mario Bros et intermèdes plus sombres à bord de Moya.

Son côté ludique ne suffit pourtant pas à masquer les craintes de John concernant Aeryn : crainte d'une alliance avec Scorpius, symbolisée par Scorpius en pantin Pinocchio, crainte d'une relation intime possible avec Crais, sous les traits d'un ogre-diable qui a tout du toutou.

On comprend vite pourquoi les couloirs de la base Gammak servent de décor au début du jeu : c'est ici que Crichton et Stark se sont rencontrés. Au passage, on a le plaisir de revoir Gilina sans qui ils n'auraient jamais réussi à s'enfuir.

Les scènes avec Rygel et D'Argo dévoilent des sentiments confus, sans doute dus au fait que John ne partage pas les mêmes buts que ses compagnons. Quant à la fausse Zhaan, on peut y voir un symbole de sa culpabilité. Ici, c'est elle qui l'empoisonne l'aidant ainsi à mieux supporter ce poids.

Chiana, qui l'a attiré dans le jeu, en gamine délurée et irresponsable, l'aide à faire le point en restant très terre-à-terre et en combattant son côté "fantaisiste", sa propension à délirer.

Stark en maître du jeu nous dévoile son côté sombre (fort à propos, c'est l'autre côté de son visage qui est cachée par le masque), sa névrose obsessionnelle le poussant à défier Crichton. On découvre avec étonnement sa rancoeur vis-à-vis de Crichton à qui il fait porter la responsabilité de la mort de Zhaan. Ce sentiment a de quoi surprendre voire choquer. Stark, dans sa confusion, oublierait-il que John est à l'origine de sa rencontre avec la Grande Bleue ? On se souvient de la sensibilité et de la compassion dont il fait preuve juste après la disparition de Zhaan, de son conseil à l'infirmière : "voyagez léger, ignorez la haine !" [1]

On pense tout de suite à [Faux retour], [Extraction mortelle] et autres épisodes délirants et on s'amuse à identifier les oeuvres de référence.

L'identification de Crichton avec Don Quichotte nous parait évidente. Lui aussi obéit à des voies intérieures, à une vision. Il tire force et inspiration d'idéaux élevés. La ressemblance aurait pu nous apparaître bien avant ; il y a gros à parier que ses compagnons -fussent-ils aussi doués que lui pour les qualificatifs bien sentis- auraient pu le rebaptiser John Quichotte depuis longtemps...

Les intermèdes à bord de Moya ajoutent une note sombre et inquiétante. La mise en scène des peurs de John (peurs communes à tous ou presque) : que Scorpius parvienne à s'échapper de sa cellule et s'empare de Moya, est particulièrement convaincante. Les reboots, changements de niveaux, passages cachés et autres astuces du jeu fonctionnent à merveille pour nous projeter avec John et Chiana, au coeur du jeu.

Après un dernier rebondissement, la fin du jeu nous apporte un grand moment d'émotion en nous permettant de retrouver la vraie Zhaan en chair et en os.

Crais_Addict

P.S. Pourquoi le titre original, John Quixote, plein de sens, a-t-il été aussi platement traduit ? Les français seraient-ils ignares au point de ne pas connaître Don Quichotte ?


[1] Episode 3.05 - Différentes destinations

[Faux retour] Episode 2.15 - Won't Get Foolde Again

[Extraction mortelle] Episode 3.13 - Scratch'n'Sniff


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